Pendant, trois ans, il fait des études bibliques à Paris, revient en Italie, où il enseigne pendant neuf ans la théologie. C'est pendant cette période, en 1266, qu'il commença à écrire son oeuvre la plus connue, la Somme théologique, oeuvre qui n'est, d'ailleurs, non complétée. C'est la vision qu'il eut en 1273, peu avant sa mort qui l'a arrêté d'écrire parce que, aurait-il dit, ce qu'il avait vu n'a rien de comparable avec ce qu'il avait écrit jusque là. Or, on ne sait toujours pas ce qu'il a vu. Ce qu'on sait, c'est que c'est après cette vision que sa santé se mit à se détériorer très rapidement. Il meurt à peine trois mois plus tard.
Ses oeuvres connurent, durant les premières années après sa mort, des critiques virulentes de la part de grands noms, dont Mgr Étienne Tempier, évêque de Paris et Guillaume de La Mare, franciscain. Même au sein de son ordre, les Dominicains ne peuvent pas s'entendre sur ses enseignements. Il est condamné en 1277 par un archevêque anglais, mais réhabilité puis canonisé en 1323 par le pape Jean XXII.
Pouvons-nous dire que Thomas était avant son temps? Peut-être bien. Parce que ce sont ses oeuvres qui ont amené l'Église à mieux réfléchir sur certaines questions théologiques dont traite, entre autres, la Somme. Mais pourquoi fut-il contesté? Parce qu'il abordait des questions que l'Église n'avait pas encore réfléchi, ou s'était arrêté de réfléchir. Il allait plus loin que bien des théologiens et des philosophes de son temps. Le grand incompris de la théologie a osé remettre en question la foi et c'est ce qui lui a valu l'exclusion de ses pairs.
Nous connaissons, en ce moment, avec notre nouveau Saint Père, le pape François, un peu une situation similaire. Or, je crois que c'est le contraire qui se produit car, il est arrivé après son temps. Les questions auxquelles François répond ont déjà fait du ravage dans notre Église. Mais, je tiens à préciser que les propos du Saint Père arrive quand même à point. C'est à dire que l'Église a à se poser de sérieuses questions sur sa manière d'être. Parce que c'est avec notre façon d'être que nous sommes d'abord évangélisateur, et non par notre façon de faire. Oui, c'est important de savoir comment bien évangéliser. Seulement, l'évangélisation passe par la façon d'être d'abord. C'est le Christ lui-même qui nous a dit : «C'est à l'amour que vous aurez les uns pour les autres que l'on vous reconnaîtra comme mes disciples.» Et François d'Assise disait à ses frères franciscains en les envoyant en mission : «Allez évangéliser et n'utilisez pas la parole, sauf si cela devient nécessaire.» Ce qui veut dire, c'est à l'amour, à l'acceptation, au respect que vous aurez les uns pour les autres, c'est aux gestes d'abord que vous poserez que vous évangéliserez et que vous donnerez le goût à d'autres de vous suivrent et de faire partie de l'Église.
Alors, puisque nous sommes les pierres vivantes de cette Église, comme Thomas et François, osons questionner l'institution. Osons se pencher sur les questions de notre foi. Osons la remettre en question. Osons remettre en question certaines positions qui font mal à l'Église. Osons tout simplement! Un peuple qui n'ose pas, ne marche pas. Et qui ne marche pas, n'avance pas!
Saint Thomas d'Aquin, priez pour nous!
Esprit Saint, viens nous ouvrir l'esprit, comme tu l'as fait pour notre frère Thomas!
J.S
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