À l'exemple d'Augustin, sa jeunesse est marquée par les frivolités de la vie et se dissipe beaucoup. Il fait la guerre de Ponte San Giovanni, mais se fait emprisonner et tombe malade. C'est son père qui le libère en payant sa caution. À son retour à Assise, il se fait un peu plus discret. En 1204, encore une fois très malade, ce qui l'immobilise pendant plusieurs mois, il commence sa conversion. Ce serait un songe, fait à Spolète, alors qu'il s'apprête à rejoindre l'armée à nouveau, qui l'aurait obligé à changer de voie. Il abandonne peu à peu sa vie de dissipé, abandonne ses compagnons de fêtes et quitte définitivement l'armée. Il se met à prier dans les petites chapelles de la région et c'est en 1205 qu'il reçoit l'ordre du Christ de rénover son Église en ruine dans la chapelle San Damiano, d'où provient le célèbre crucifix de saint Damien.
C'est un conflit avec son père qui résulte en son acte héroïque et très connu, devant toute Assise, se dévêtant, complètement nu et qu'il a dit: «Jusqu'ici je t'ai appelé père sur la terre ; désormais je peux dire : Notre Père qui êtes aux cieux, puisque c'est à Lui que j'ai confié mon trésor et donné ma foi.» En 1208, il comprend le message de l'Évangile : «Dans votre ceinture, ne glissez ni pièce d'or ou d'argent, ni piécette de cuivre. En chemin, n'emportez ni besace, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. -Mt 10,9» et en fait sa discipline de vie. Très vite, le rejoignent Bernard et Pierre, et quelques autres, formant ainsi une petite communauté.
En 1210, le pape Innocent III valide sa première règle et l'ordre voit le jour de façon officielle. En 1212, il crée l'ordre qu'on appelle les Clarisses, avec sainte Claire d'Assise. Les deux ordres sont fondés sur les principes de la prière, de l'allégresse, de la pauvreté, de l'évangélisation et du respect de la création. C'est le 17 septembre 1224 qu'il reçoit les stigmates et que sa santé commence à se détériorer tranquillement. Il décède le 3 octobre 1226. Canonisé à peine deux ans plus tard, nous célébrons sa mémoire le 4 octobre.
Comment ne pas croire en l'oeuvre de Dieu en lisant l'histoire de cet homme qui avait tout pour être heureux, riche sans avoir à travailler, ni à lever le petit doigt, selon la définition du bonheur de notre monde, et qui décide de tout abandonner, pour vivre pauvrement du travail de ses mains?
Le trésor que Dieu a à nous offrir est infiniment plus grand que le trésor qu'a à nous offrir ce monde. D'ailleurs, ce trésor est futile et finira par nous quitter. Non, le trésor de Dieu n'a rien à voir avec ce trésor. Le trésor de Dieu, c'est l'amour, la paix, la joie et le bonheur. Qu'on soit riche ou pauvre, la plus grande richesse reste celle qui se cache dans notre coeur. Cette richesse, c'est l'amour qu'on a à donner. Plus on en a, plus on en donne, plus on en reçoit. Et cela, François l'a compris. C'est pourquoi il a quitté son trésor terrestre pour se mettre au service de la conservation du trésor du ciel, trésor qui ne passera jamais.
N'êtes-vous pas tannés et fatigués par moment de votre richesse terrestre? Moi oui, surtout qu'il n'est même pas bien réparti. Je préfère mettre ma foi dans le trésor de Dieu, parce que c'est un trésor qui est bien partagé. Tous nous sommes aimés de Dieu de façon égale et pleinement pardonnés pour chaque erreur que nous commettons. Je préfère recevoir de l'amour que de l'argent. L'amour, je peux le donner sans qu'il m'en coûte, même que j'en reçois davantage. L'argent, quand je le donne, je n'en reçois pas en retour. L'amour a le meilleur taux d'intérêts. L'argent, cela prend une vie de travail et d'acharnement pour que cela donne quelque chose. L'amour tisse de vraies relations, des relations qui procurent plaisir, amour, joie et bonheur. L'argent tisse les relations fausses, des relations qui ne procurent rien d'autre que l'orgueil. Cela, François l'a compris.
Qu'attendons-nous pour le comprendre, nous aussi?
Saint François d'Assise, prie pour nous!
J.S.